lundi 16 avril 2007

Les suites du Manifeste

Les commentaires suscités dans les médias et sur notre blogue par la parution du Manifeste ont permis d'amorcer une discussion de fond sur la manière de mettre en place un développement plus durable au Québec. Notre action collective en matière d'environnement et de développement durable a jusqu'à ce jour été essentiellement axée sur des correctifs en aval des projets de développement plutôt qu'à une meilleure intégration des aspects sociaux et environnementaux lors de la conception de notre développement. Ceci a confiné le Ministère de l'Environnement à un rôle marginal et périphérique, comme c'est d'ailleurs le cas à travers le monde. Notre Manifeste vise à réformer le coeur même de notre approche au développement, ce qui implique une révision de nos modes de planification. Plusieurs journalistes et visiteurs de ce blogue nous posent la question: quelles suites devons-nous donner à ce Manifeste pour qu'il amorce ce processus ? Les auteurs espèrent que le Manifeste donnera l'élan qui nous mènera à repenser notre développement collectif, mais les moyens concrets d'arriver à une réelle mobilisation doivent émaner des citoyens eux-mêmes, des institutions publiques et du gouvernement. Nous aimerions lire vos suggestions à cet égard: quelles devraient être les prochaines étapes ?

2 commentaires:

Anonyme a dit...

L'un des énoncés de votre manifeste est écologiquement insoutenable et auto-contradictoire lorsque vous écrivez "(...) visant une croissance économique soutenue...".

Vous devriez pourtant savoir que le dogme économique ultralibéral de la croissance illimitée - incluant celle des gaz à effet de serre - est inconciliable, en 2007, avec la réalité écologique des limites de notre planète ronde et finie.

Il en va ainsi pour l'empreinte écologique moyenne (une mesure de la consommation des ressources naturelles renouvelables par une population donnée) des Québécois qui dépasse de plus de cinq fois la moyenne mondiale, laquelle dépasse déjà d'environ 25 % les capacités annuelles de régénération de notre planète.

Dès lors, au lieu de faussement ergoter sur un développement durable synonyme de croissance durable, il aurait mieux valu expliquer comment changer nos modes actuels de surconsommation et de malproduction en inventant un nouveau paradigme centré sur la décroissance soutenable des "riches" (au sens de Hervé Kempf dans son audacieux livre "Comment les riches détruisent la planète") pour réussir la lutte à la pauvreté, tant globale que locale, qui est indissociable de la crise écologique.

Daniel Clapin-Pépin
Écologiste humaniste altermondialiste et professeur au Département des sciences comptables de l'École des sciences de la gestion de l'UQAM

clapin-pepin.daniel@uqam.ca

Tél. 514-987-3000 Poste 4212#

Modérateur a dit...

L'une des approches porteuses selon nous consiste à "découpler" la croissance économique de la croissance des impacts environnementaux. Cela va dans le sens de votre propos puisqu'il s'agit dès lors de modifier les modes de production des biens et services afin que leur empreinte écologique soit réduite à sa plus simple expression.
Il va sans dire qu'il faut également s'attaquer à la demande de biens et services, c'est-à-dire la consommation.