mardi 17 avril 2007

Penser à l’action

Plusieurs commentaires reçus sur le Manifeste pour un Québec durable sont des appels à l’action. Certains attendent impatiemment « la suite » du manifeste; d’autres se désolent que seuls des chercheurs et des universitaires l’aient signé. On propose d’en finir avec les débats, pour enfin passer aux actes.

Certes, il y urgence d’agir. Mais faut-il pour autant opposer réflexion et action? La réflexion, bien sûr, peut contribuer à élaborer des stratégies appropriée pour l’action. Mais il y a plus. La réflexion et l’action ne sont pas que des étapes successives. Parfois, elles se confondent et ne font qu'une.

Les changements sociaux et politiques, même les plus radicaux, ne s’opèrent pas toujours par les armes ou les urnes. Le débat public lui-même contribue au changement. On n’a qu’à penser aux arrivées dans le langage courant des concepts de « biosphère », puis « d’écosphère », qui ont profondément modifié notre rapport à la Terre. Plus récemment, celui de « développement durable », structure dorénavant, comme s'en désole un internaute, la pensée écologique des décideurs publics.

C’est parce que nous reconnaissons cette implication pratique de la réflexion, que les signataires du manifeste ont choisi de demeurer libre de toute association avec des partis politiques ou des groupes d’intérêts, aussi environnementalistes et vertueux soient-ils.

Pour contribuer au changement par la réflexion, il nous semble primordial d’éviter toute forme de dogmatisme et autres prêts-à-penser (« c’est la faute aux riches! », « c’est la faute aux États-Unis » ou « c’est la faute à la croissance!»), ce qui ne veut pas dire, bien entendu, qu’il ne faut pas examiner ces positions avec sérieux.

Plusieurs commentateurs ont souligné, dans les médias et sur ce blog, que notre manifeste est résolument pragmatique. Il s’agit sans doute du commentaire le plus élogieux. Le terme « pragmatique » vient du grec « pragma », qui signifie « action ». La publication du Manifeste pour un Québec durable est une action. Vos prises de positions sur ce blog sont des actions. Pensez (passez) à l'action!

Au plaisir de vous lire,



2 commentaires:

Folly a dit...

Heureux de découvrir ce blogue. Je suis un écolo qui prône l'action sans culpabiliser les autres. Être écolo, tout comme être catholique, ne veut pas dire vouloir convertir le monde, mais bien que tout un chacun fasse sa part à sa manière.

Mon dernier post propose quelques actions pour favoriser la sauvegarde des écosystèmes.

Anonyme a dit...

Il est intéressant de constater que plusieurs petites actions pourraient changer énormément.
Une de mes collègues universitaires à réaliser une excellente étude sur les outils juridiques de la planification urbaine au sujet du développement des cyanobactéries. Bien que son sujet soit des plus précis, nous étions stupéfaits d'apprendre qu'un propriétaire ayant défriché et dénaturaliser une berge dans n'importe quel lac au Québec peut se voir imposer une amende maximale de 500$.
Les cours municipales sont limiter dans leur contrôle environnementale par des lois qui auraient avantage à être réviser. D'ailleurs, la cour municipale ne peut exiger la renaturalisation des berges. Pour ce faire, il faut aller en cours supérieur ce qui est hors de porté pour l'ensemble des MRC et villes du Québec. Pourtant, changer un chiffre de 500$ à 2000$ et offrir la possibilité aux cours de forcer la renaturalisation ne semble pas si difficile à réaliser.

Enfin, merci de votre publication, elle redonne espoir.